Les cadrans solaires

         Le cadran solaire donne le temps solaire vrai d’un lieu.

         Avant l’apparition des horloges, le cadran solaire représentait un objet utile à la vie quotidienne.

         L’homme avait déjà observé l’image de son ombre sur le sol.

        En plantant un simple bâton ou une tige verticalement et en étudiant la variation de sa longueur, l’homme mesurait le temps.

        Ce bâton appelait « gnomon » servait d’indicateur bien avant l’arrivée du cadran solaire.

         Le gnomon a donné son nom à l’art de la construction des cadrans solaires. Les « maîtres-cadranyers » possèdent un savoir faire alliant l’art à la science. Cette science se nomme gnomonique.

         Les cadrans de Savoie et Haute Savoie sont des cadrans verticaux pour la plupart.

         Placés face à un point cardinal, ils en prennent le nom :

 Sud :           méridional, (soleil plein sud : il est midi au soleil)

Nord :         Septentrional

Est :           oriental  (le soleil se lève à l’est)

Ouest :        occidental (le soleil se couche à l’ouest)

        L’ombre du style, en parcourant les tracés inscrits sur la table du cadran,  indique l’heure. Dans la journée, l’ombre la plus courte correspond à l’instant où le soleil est le plus haut dans le ciel. 

        La table, réceptrice de l’ombre, est une surface plane en général mais elle peut être sphérique, cylindrique, concave, convexe. 

        Les chiffres et  graduations sont tracés sur la table du cadran.   

 L’heure solaire aux Contamines Montjoie

        L’heure locale est la même pour les lieux situés sur le même méridien.

        L’heure solaire des Contamines Montjoie avance de 27’ sur celle de Greenwich.

        Le midi solaire correspond à 11h33 temps universel (TU) c’est à dire 12h33 à l’heure légale d’hiver. Pour le réglage des montres il faut ajouter 30’ en période hivernale et 1h30 en période estivale.

 Cadrans solaires aux Contamines Montjoie

        Le cadran de l’Eglise Ste Trinité orne le mur côté sud.

        La table carrée est entourée d’un encadrement doré. Les fines lignes fléchées se détachent sur fond blanc. La numérotation romaine figure sur une large moulure dorée.

        Un demi-cercle sommital, décoré par un angelot et une guirlande de fleurs,  porte la devise : « Il est plus tard que tu ne crois ». 

        Ce cadran a été restauré en 1996 par Annick Terra Vecchia 

         Le plus ancien cadran en bois date de 1777 La table en bois de forme carrée sur fond beige  est entourée d’un encadrement bordeaux. Les lignes fléchées divergent d’un soleil. Le style repose sur un « S » en fer forgé.

        Sur le cadran  figure le nom de Camille Gaillard.

         Route de Notre Dame de la Gorge, un cadran solaire est entouré d’une guirlande de fleurs alpines dont la belle gentiane bleue. Il date de 2006 et porte la devise  « Passent les heures, reviennent les fleurs ». 

         Au chef lieu, un autre cadran solaire  porte la devise « Carpe Diem » qui signifie met à profit le jour présent. La version longue originale donne « carpe diem quam minima credula postero » : « Cueille le jour en te souciant le moins possible de ce qui viendra après » !

         Au chef lieu, un cadran solaire tout en mosaïque entouré d’une moulure en bois présente une table représentant un soleil éclatant dominé par une colombe sur fond bleu tenant en son bec deux rameaux. Les initiales R et M figurent sur la table.

        La devise « nisi serenas » signifie « Seules les heures gaies compte pour moi ».

        Devise en rapport avec le lieu.

        Au hameau du Cugnon, le cadran solaire de la ferme Raddaz date de 1788.

        Une série de points jaunes séparent les lignes fléchées  qui partent d’un croissant jaune or pour atteindre les chiffres romains. Ce cadran été restauré en 1993.

 
        Au hameau des Hoches, le cadran solaire, en bois massif, a été construit vers 1900 par Gilbert Grandjacques, instituteur pendant la période hivernale.

La table est surmontée d’une planche chantournée en forme de chapeau de gendarme de couleur ocre avec un liseré rouge. Le style en fer prend appui sur une petite tige. Y est inscrit le nom de Mermoud.

 
        Au hameau du Baptieu et au Cugnon : (même cadran solaire récent) le cadran solaire est surmonté d’une tête de lion sur une table grise.

        La devise : « Vulnerant ant omnes ultima necat... » Devise assez pessimiste...  La traduction signifie : « Toutes blessent, la dernière tue » en parlant des heures.... 

         Sur l’Eglise de Notre Dame de la Gorge se distingue l’emplacement d’un ancien cadran méridional. Aucune inscription ne figure et le style est absent.

         En Haute Savoie, le plus ancien cadran solaire se situe sur l’église d’Argnonay, près d’Annecy. Il date de 1656.

        Au Pays du Mont Blanc le plus ancien cadran solaire figure sur le mur de l’église de Combloux. Il date de 1756, suivi de près par celui des Chattrix datant de 1769.

         Au cours du XIIème siècle, le cadran solaire aura son apogée mais vers la fin du XIXème siècle il sera abandonné au profit des horloges mécaniques.

        A l’heure actuelle, le cadran solaire peut paraître obsolète face aux montres mécaniques et électroniques, mais son charme demeure en rappelant la façon de vivre de nos ancêtres. 

         Le Val Montjoie, comme la Haute Maurienne, compte encore quelques anciens cadrans solaires en bois.

        Les cadrans solaires du Val Montjoie font l’objet d’une restauration depuis une dizaine d’années.  

       François Denisot, ancien professeur de physique chimie au lycée du Mont Blanc,  fait revivre ces cadrans. Il est membre de la Société astronomique de France.

         Annick Terra-Vecchia, aquarelliste de montagne, leur donne bonne mine en les décorant.