Les fermes
Les
vieilles fermes sont construites sur une assise en pierre du pays sur laquelle
les madriers de la charpente sont posés. Les madriers sont taillés « en
sève descendante » afin de bien vieillir.
Le toit est composé de tavaillons ou ancelles et une grande cheminée
nommée « borne » en patois, permettait le fumage de la viande.
Abritées
par le toit, une ou plusieurs galeries (balcons) longent la façade permettant
de sécher le linge, les herbes médicinales... et quelquefois accueillir une ou plusieurs
ruches qui étaient à la charge des personnes plus âgées.
Une
courtine protégeait les portes d’entrée de l’habitation et de l’écurie (en
patois savoyard « écurie » est le mot désignant une
« étable » pour les vaches.
Au-dessus
de l’habitation était la grange destinée à recevoir le foin qui permettait de
nourrir les animaux durant toute la mauvaise saison soit de six à sept mois
d’hiver.
A
l’écurie, les petites ouvertures maintiennent la chaleur dégagée par les
animaux, l’étable côtoyant les pièces
d’habitation.
A
l’écart de la maison, se trouvait le grenier « mazot » qui conservait
souvent le grain, (d’où son nom) pour les récoltes futures, les fromages, la
viande, les beaux vêtements, les bijoux et les papiers de famille.
Le
grenier était posé sur un soubassement en pierres isolé pour l’humidité et les
rongeurs.
Un
four à pain jouxté la maison. Après la cuisson du pain, la chaleur du four
servait à cuire des pâtisseries ; La cuisson du pain et la lueur du four
allumé suscitaient de la joie dans le hameau !
Autrefois,
parents, amis, tous de bonne volonté étaient présents pour la
« Leuve » de la ferme (le terme « Leuve » désigne, en
patois, lever une maison debout). La charpente de la maison était érigée en une
seule fois avec la force de tous et à l’aide de grosses barres.
* * *
Chalets d’Alpage
Hermance
Les
chalets d’Hermance sont situés à 1827
m d’altitude en sortie de forêt, sous le pavillon du
Mont Joly.
Les
pâturages d’Hermance ont été
cédés à St Gervais en 1287 par Béatrix de
Faucigny
suite aux albergements de 1287 et 1307. La communauté de st
Gervais obtient la
propriété des montagnes ou alpages. Les montagnes de Voza
et du Prarion, de
Miage du Tricot et du Mont d’Arbois sont communes à tous
les hameaux qui se
trouvent à leurs pieds.
Les
Mégevans ont toujours revendiqués les alpages d’Hermance, ce qui provoqua querelles
et bagarres entre les habitants de St Nicolas de Véroce, St Gervais et Megève.
Cet
alpage est la propriété de la commune de St Gervais. Mais, Megève est devenue
propriétaire des remontées mécaniques de St Gervais.
Le
chalet d’alpage est une petite habitation sommaire comportant deux pièces.
L’une pour la fabrication du fromage, l’autre pour abriter les humains.
L’alpage
est lié au cycle des saisons et de la végétation. Durant la saison d’été, pendant
les foins, on « emmontagne » les animaux dans de belles prairies
fleuries où l’herbe abonde. En automne, on « désalpe ». Les animaux
regagnent leurs écuries pour six à sept mois d’hiver.
Aujourd’hui,
certains hameaux organisent les fêtes de la transhumance.
Les
chalets d’alpage sont situés au-dessus de la zone de combat à la limite
supérieure de la forêt et souvent la proie des avalanches provenant des sommets
qui les entourent. Ils sont construits dans le sens de la pente et collés les
uns aux autres.
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