Les chevaux à Megève
Le
cheval, fut de tout temps, considéré comme « la
plus noble conquête de l’homme ».
Pendant
des siècles, le cheval entre dans les contes et les légendes.
Avec
leur endurance, les chevaux supportent les travaux pénibles. Ils participent aux
travaux des champs et deviennent indispensables au service de l’homme pour l’agriculture
et les transports.
Lors
de la guerre, le cheval est considéré comme un « animal de guerre ».
Dès
le temps de paix, le « Service de la remonte militaire » réquisitionne et recense dans toutes les
communes rurales, les chevaux et les véhicules hippomobiles. L’armée achète les
chevaux et les mules, à robe rouge, de Megève.
Les
chevaux, juments, mules mulets, ânes étaient employés pendant la guerre pour les
transports des troupes, munitions et
paquetage.
Malgré
plusieurs réquisitions, l’armée manque de chevaux. Une décision sera prise d’abaisser
d’un an l’âge de réquisition des chevaux.
Les
exploitants agricoles ne peuvent laisser leurs chevaux sans mettre en danger
l’activité économique du pays et quelquefois c’est déjà des chevaux bien
fatigués et peu entraînés pour l’armée qui sont réquisitionnés.
En
1915, les besoins s’élèvent à environ 35 000 chevaux par mois et la France aura recours à
l’importation de chevaux en provenance des Etats Unis. Ces chevaux, pour la
plupart sauvages, furent pénibles à monter pour les soldats.
Le cheval de trait était sélectionné pour ses aptitudes à la
traction. Très puissant et de grande taille, il tirait les chariots de
munitions et les canons.
Au
même titre que les hommes, les chevaux souffriront de malnutrition, de
surmenage, d’épidémies dévastatrices. Un grand nombre de chevaux seront
malades, blessés, épuisés, perdus et... tués. Combien de chevaux laissés agonisants
sur le bord des routes .... Leur espérance de vie, lors de la guerre, était de
six mois !
Après la guerre, les soldats sont redevenus des paysans et ont
obtenu des chevaux rescapés.
Le cheval de trait servira pour les travaux agricoles. Il effectuera
aussi le halage, le débardage et le transport de personnes ou de matériaux.
Dès 1920, le cheval sera supplanté par la découverte de
l’électricité, l’invention du moteur à combustion.
En 1950 le cheval de trait ne pourra pas concurrencer le tracteur.
Son élevage sera orienté pour l’hippophagie (consommation de viande) !
Cette ancienne pratique alimentaire a été l’objet de nombreux tabous et, au
moyen âge, condamnée par l’Eglise Catholique.
Dans les pays en voie de développement le
travail du cheval fut
conservé comme d’autres animaux : le boeuf, le
dromadaire, le zèbre et
l’éléphant. Avant l’invention du collier
d’épaule c’était le boeuf qui servait
de traction pour le matériel agricole.
Dans
les années 1980, la traction chevaline agricole n’existant plus, une forme de
folklore naîtra lors des fêtes de village : la reconstitution du labeur des
paysans pendant les travaux des champs. Le cheval reprendra sa place et sera,
de nouveau, admiré et le métier de maréchal-ferrant reviendra..
Quelques années plus tard, un croisement entre chevaux de trait
européens et pur sang donnèrent des chevaux dits de « demi-sang »
utilisés pour les sports équestres et les compétitions.
En
France dans les années1995, 27 000 juments poulinières de trait seront recensées
Grâce
à ces nouvelles orientations la consommation de viande de cheval diminue.
Le
Journal Officiel publiera un nouvel arrêté redonnant au « cheval
lourd » son ancien nom de « cheval de trait »et en 1996 un
arrêté interdira la caudectomie (mot désignant
la taille ou l’ablation de la queue chez
les chevaux de trait et chez certains animaux domestiques .Cette méthode date
du XVIIIème siècle).
A
Megève, au début du 20ème siècle, les calèches et traîneaux
attendaient les skieurs, en gare de Sallanches et les emmenaient, avec leurs
bagages jusqu’aux luxueux hôtels.
Lorsque
la neige était trop abondante, les traîneaux utilisaient des lugeons, des
grands patins. Avec le déneigement les traîneaux utilisent, maintenant, des
roues toute l’année.
Le
cheval attelé à un traîneau, effectuait le déneigement et transportait les
skieurs en promenade. Sur les pentes enneigées, on apercevait une colonne de
7à 8 personnes tractées par un cheval
qui les emmenait sur les hauteurs...
naissance du ski Joëring ! (Mot
scandinave signifiant "ski tracté. Le ski Joëring apparaît en France dans
les années 1925) Cette technique a imité le premier remonte-pente.
Le
tourisme était né !
Le
cheval participe à la fierté des éleveurs Megèvans.
Pendant
l’année, sont organisés des tournois de polo, des spectacles équestres :
la fête du Cheval et la fête du Village.
Le
maire de Megève, Charles Feige, attribua, en 1942, quelques places de traîneaux
aux agriculteurs des communes de Megève et de Demi Quartier pour utiliser les chevaux en dehors des
travaux des champs.
Le
Syndicat professionnel des loueurs de traîneaux fut créé en 1943.
Une
« licence » s’achète maintenant pour cette double activité. Elle
permet, aux cochers, presque tous paysans, un complément de revenus de façon saisonnière.
Au
rythme du claquement des sabots, enfants et adultes sont promenés dans les
traîneaux décorés tirés par des chevaux heureux d’avoir retrouvé leurs
places.
Le
cheval, fidèle compagnon, est aussi
utilisé en thérapie.
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Anecdote : A Megève, un dicton perdure : « Il vaut mieux
être un cheval à Megève qu’une femme à Passy ».
Alors
savoir pourquoi !
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