Sallanches est un
hydronyme commun à d'autres régions alpines, il dérive vraisemblablement du
terme préceltique « Salanca » et désigne un ravin où coule un ruisseau.
La
réunion, au centre ville, de la
SALLANCHE qui prend sa source à 2000 m dans la combe des
Fours et le torrent de la FRASSE qui traverse la commune de Cordon
(ou torrent de la Croix),
forme les armoiries de la ville de Sallanches.
Les violents orages, les
pluies torrentielles, la fonte des neiges ont menacé, de tout temps, la ville de
Sallanches. Les maisons plongeant directement dans les torrents de la Frasse et de la Sallanche, les habitants
essayaient de se protéger contre les dangers d’inondations. Jadis, tous
les ponts de Sallanches étaient en bois et brûlaient très rapidement.
A
partir de 1520, des digues puissantes furent construites contre les dangers de
débordement de l’Arve. Une forte digue fut construite en blocs de granit en
1826. Dès 1654, deux ponts sur trois à Sallanches étaient en pierres.
Les pavés, de formes inégales, en mauvais état seront remaniés en 1755. Les
trois ponts : des Lombards, de la
Croix et St Eloi furent couverts de pavés.
LES PONTS :
Le Pont de Saint Martin
L’ancien
pont de St-Martin, datant du XIIème siècle, point de passage depuis des siècles
au-dessus de l’Arve, ne pourra être détruit car classé « monument historique ».
Les
diligences passaient sur ce pont. Après l’ouverture de la route nationale 202
(entre Cluses et St Gervais) en 1866 les voitures passeront vers le hameau de
Miribel.
En
1932, un nouveau pont, le PONT NEUF, sera construit à proximité du Bourg de
St-Martin et sera placé en amont du vieux pont. Il sera inauguré en
1939.
Le Pont Saint Eloi (pont
des Capucins)
Sa
forme était en dos d’âne au-dessus de la Sallanche. Les
anciens parapets de ce pont avaient déjà été supprimés lors de la construction
des quais en 1863. Il sera démoli en 1933 et remplacé entre
1935-1939 par un tablier plat en béton. Il faudra adapté ce pont à
l’augmentation de la circulation automobile. Vers 1650, une petite croix avait
été posée sur ce pont mais fut remplacée par une croix en granit.
Le Pont Saint Jacques
(pont des Lombards ou Pont de l’Hasle)
Jadis,
le nom de la rue principale de la ville portait le nom des Lombards comme ce
pont.
Après
la révolution, il sera construit un peu plus bas sur la Sallanche et sera
renforcé entre 1935 et 1939.
Le Pont Neuf (Pont sur la Frasse)
Quelquefois
portait le nom de pont Vert certainement à cause de la couleur de sa peinture.
Après
sa reconstruction, le pont Neuf fut inauguré en 1656. Les parapets de pierre
furent enlevés et il fut élargi pour la pose de grilles.
Le Pont de la Croix (La passerelle du Pré
de foire)
Cet
ancien petit pont appelé « la passerelle » situé en amont des deux torrents fut
toujours en bois et devient la passerelle sur la Sallanche. Elle a
été remplacée par une autre passerelle plus solide.
Le Pont de
Broccard (Le pont du Levant)
Le
pont de Boccard relia le quartier du même nom à l’avenue St Martin et au centre
ville. Il sera construit en 1935. En 1936, la rue du Levant deviendra la rue
Pierre Solliard de Miribel***.
Le Pont du Mont Blanc
Ce
pont était en bois. Le Service des Ponts et Chaussées dressa un projet,
en 1863, pour édifier le pont actuel. Il est en granit de Combloux et pour les
besoins de la circulation a été élargi entre 1955 et 1960.
LES QUAIS :
Ces quais protégeront la
ville des inondations. François Justin, en 1840, en avait imaginé l’implantation
en dessinant le plan de la nouvelle ville après l’incendie.
La
première pierre fut posée le 11 octobre 1863.
L’Empereur
Napoléon III, lors de sa visite en 1860 (année du rattachement), fit un don
pour la construction de quais, mais la réception des souverains avait coûté la
somme équivalente au don.
En
1866 Mr Alexandre Curral, (maire de 1865 à 1869 et de1876 à 1878), père de
Hippolyte Curral**, fit planter les gros marronniers qui longent les
quais et un tilleul près de l’église.
Il
fit construire la halle à grains « la Grenette » en 1868.
** Qui était
Hippolyte CURRAL ?
Fils
d’Alexandre Curral né le 11 décembre 1865 à Sallanches et mort le 6 octobre
1951 dans sa ville natale. Avocat, ancien bâtonnier, il fut Sénateur de la Haute-Savoie de 1925
à 1936.
Il
siégea à la Commission
de législation civile et criminelle et à celle des travaux publics. Il fut
chargé de rapporter maints projets et propositions de loi concernant : la
répression du braconnage sur les cours d'eau en vue de la protection du saumon
(1927), l'établissement des câbles aériens destinés au service des
exploitations agricoles (1929), la création de deux postes de commis greffier à
la Cour d'appel
de Paris (1930), l'amnistie (1931 et 1933), la purge des privilèges et
hypothèques en cas d'acquisition sur expropriation pour cause d'utilité
publique d un immeuble de faible valeur (1932), la compétence en matière de
remboursement de titres ou de paiement des coupons émis par les sociétés et
collectivités françaises et étrangères (1934), les droits des porteurs
d'obligations d'un même emprunt (1934), les chèques sans provision (1935)...
Agé de 71 ans, il ne se représenta pas aux élections du 20 octobre 1935.
Extrait
du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
*** Qui était
Pierre Solliard de Miribel ?
Le Seigneur de Miribel,
Pierre Solliard, était un généreux donateur. Il désigna comme héritiers les
pauvres de l’hôpital dans son testament en 1638.
A Sallanches, le
pont de Broccard se situe à l’extrémité de la rue Pierre Solliard de
Miribel.
|