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Un
temps splendide
accompagnait le jour de Pâques en ce 19 avril 1840. La ville
était de joie. En
milieu d’après-midi, un cri d’alarme ...
le FEU !
Le
feu débuta près
du pont Saint-Eloi (en face du magasin de Julien Bottollier).
Personne
ne saura jamais,
par qui ni comment le feu a commencé.
Depuis
deux mois il
n’était tombé ni pluie ni neige. Les
rues étaient tortueuses, les toits en bois (ancelles)
étaient très secs et en un
instant, quelques coups de bise attisent les flammes tombant sur toute
la ville
en communiquant d’une maison à l’autre
par les toits qui s’effondrent.
Gémissements,
pleurs,
hurlements, désolation et abandon forcé.
En
seulement trois
heures, 300 maisons se sont consumées.
Sallanches
est recouvert
d’une épaisse fumée.
Quelques
rares maisons
échappèrent au feu : deux fabriques, la
caserne des carabiniers royaux, le
château des Rubins, le château des Soeurs de St
Joseph, (la tour de La Frasse) et la tour de
Disonche, la chapelle des Pénitents (située
à côté de l’église
en flammes) le
rez-de-chaussée de la cure et le collège des
frères.
Dans
la nuit, les
habitants de Sallanches constatèrent ce désastre,
beaucoup de corps rabougris,
brûlés.
Un
admirable mouvement
de solidarité devait naître de cette catastrophe.
La
charité fut appréciée
venant des habitants de St Martin, Saint-Roch, Domancy, Cordon, Magland, Bonneville, La Roche,
Taninges et surtout
Cluses qui devait subir un incendie quatre ans plus tard, dans la nuit
du 13 au
14 juin 1844.
L’année
suivante,
Sallanches subissait une importante épidémie de
typhus qui fit bien plus de
victimes que l’incendie.
LA
RECONSTRUCTION
Les
habitants ne souhaitaient
plus reconstruite la ville sur son emplacement.
La
bise soufflait trop
souvent à Sallanches. Ils craignaient de nouveau, le feu
et personne ne
croyait aux dons
importants qui allaient arriver pour la reconstruction de Sallanches.
Le
Roi Charles Albert
consacra des crédits exceptionnels à la
reconstruction de Sallanches.
Le
Chanoine Jacquier
contribua fortement à la reconstruction de la ville.
L’ingénieur
François
JUSTIN ** s’inspira du plan orthogonal de Turin.
Les
bâtiments de la
ville de Sallanches seront construits sur un plan uniforme et
régulier
comportant un nombre important de vastes carrés
(îlots) et très symétriques.
Le plan
s’articulera autour de la Sallanche
et de la
Frasse.
L’architecture
sera de
style néo-classique sarde. Les bâtiments auront
des balcons donnant sur la rue
et des arrière-cours protégeant du regard direct.
Ils comprendront un
rez-de-chaussée et deux étages mais la hauteur
totale ne pourra dépasser onze
mètres.
Le
nouveau plan accepté.
La ville fut rasée et pour la reconstruction des ouvriers de
tous métiers accoururent.
Beaucoup d’entre eux se marièrent et se
fixèrent à Sallanches.
La
première maison bâtie
fut celle de M. Mouthon, tanneur, au bout de la ville.
A
cette époque fut
démolie la chapelle, dernier vestige de l’antique
monastère, pour donner la
place aux autorités de tracer la nouvelle place Charles
Albert.
** Qui
était François
JUSTIN ?
François
Justin est né
le 26 juin 1796 à Chambéry et mort le 11
juin 1860.
C’était
un ingénieur
Sarde et parlementaire Savoyard du XIXème siècle,
issu d’une famille traditionaliste
et croyante.
Après
quatre années
d’études à Turin, il obtenu son
diplôme d’ingénieur civil et
d’architecte
hydraulique et travailla pour l’Etat Sarde de 1817
jusqu’à sa retraite en 1856.
En
1840 il élaborera le
nouveau plan de la ville de Sallanches après
l’incendie de 1840 puis
le nouveau plan de Cluses après
l’incendie
de 1844.
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